Journée d’étude « Punk is not dead » à Rouen

Cette journée d’étude cherche à questionner les enracinements rouennais du punk tant au point de vue de leur singularité, de leur originalité géographique et culturelle, que de celui des influences et tensions entre centre et périphérie.
Journée d’étude organisée par Estelle Girard, Christophe Pécout, Luc Robène et Solveig Serre

La montée de sève qui propulse sur scène des groupes à peine formés et déjà célèbres à l’échelle de leur quartier, de leur ville ou de leur région montre combien le mouvement ne se limite pas à un phénomène parisien, même si la capitale constitue un centre de gravité qui attire ou au contraire qui suscite méfiance et défiance. La Normandie n’échappe pas à ce mouvement. Mieux, le territoire normand en constitue l’un des creusets notamment avec Rouen.

À Rouen comme ailleurs dans la France de 1977, nous retrouvons plusieurs facteurs propices à l’explosion punk : une ville endormie, une mairie centriste, l’agonie de la gauche post-68, le chômage galopant, etc. Sauf qu’en 1977 il n’y a quasiment pas de moyens de diffusion de cette musique : peu de MJC sauf dans les banlieues rouges, pas encore de radio libre, peu de concerts. Toutefois, la géographie de la ville, entre Paris et l’Angleterre a permis un accès à la musique punk engendrant la constitution de scènes locales.

Le cœur de la naissance de la scène rouennaise, c’est le magasin de disques Mélodies Massacre, dans lequel on vient découvrir les Buzzcocks, les Sex Pistols, Clash. Avec l’arrivée du punk anglais, une ambiance et un esprit ont poussé les rouennais à faire de la musique, à créer des labels et des fanzines : Sordide Sentimental, Blameless Act, pendant que d’autres organisaient des concerts avec une vraie fraîcheur et une vraie spontanéité. La première génération : celle des Olivensteins, a la singularité de défricher et de durer. Autour des Dogs et des frères Tandy, des groupes se font et se défont : les Rythmeurs, les Gloires Locales, les Flics, les Vermines, Nouveaux Riches, Coolies. Dans les années 1990 perdure la perméabilité des groupes et les échanges de musiciens inter-groupes : Gonokox, Taplesouk, Budz, Sid & les vicieux, Molaire, Yplon, Pleûm et tant d’autres. La scène des années 1990 décolle autour du magasin de disques Katakomb et de l’association Zâr qui organise des concerts au bar le 125e rive gauche et dans la salle Louis Jouvet, avant que se développe l’activité alternative et culturelle du squat « Chez Émile », devenu un lieu central de vie et de concert jusqu’en 2000. Grâce au travail de Claude Levieux, ancien chanteur d’Action Joe et architecte d’une anthologie du rock à Rouen : Explosion rock à Rouen, cette culture punk perdure aujourd’hui avec des groupes comme Perm 36, les Rejetons de Quasimodo et toujours à travers l’activité des associations, espaces contestataires et lieux de répétition et de concerts comme le Kalif, la KeponTeam, La Conjuration des Fourneaux, le 3 Pièces, l’Oreille qui traîne, De bruit et d’encre.

Cette journée d’étude cherchera donc à questionner les enracinements rouennais du punk tant au point de vue de leur singularité, de leur originalité géographique et culturelle, que de celui des influences et tensions entre centre et périphérie. Il s’agira d’éclairer l’activité punk dans la ville et dans la région de Rouen (musiciens, créateurs, artistes, gens de radio, magasins de disques, organisateurs de concerts, labels, etc.), de questionner la spécificité et l’identité propre du punk rouennais et de ses ancrages normands, de susciter des études autour des transferts culturels qui participent d’une traduction du punk à l’échelle locale, voire régionale. Enfin, certains aspects comme les rivalités et porosités entre villes et réseaux de musiciens et d’acteurs (Rive droite/Rive gauche, Rouen et Le Havre, Rouen et Caen, Rouen et sa proximité de la capitale) pourront faire l’objet d’approches particulières.

Appel à retrouver ici.

La journée d’étude sera suivie d’un apéro-concert de 18h à 21h à La Conjuration des Fourneaux, 149 rue Saint-Hilaire à Rouen.

Et pour faire écho à cet appel, une petit vidéo d’archives, juste pour le plaisir, où on peut assister à un concert punk devant l’église Saint-Sever en 1983 !

Etre punk à Nantes aujourd’hui
10 octobre 1985
Reportage à Nantes sur le mouvement culturel contestataire punk qui est apparu au milieu des années 1970 et qui dénonçait à sa manière la société. Retour sur son empreinte dans la société actuelle à travers la musique, le look, le graphisme..Microtrottoir sur les punks, extrait d’une chanson en octobre 1983 à Rouen intitulée "La horde" par le groupe Gogol Premier sur le parvis d’une église. Interview d’Yves Le Rolland, animateur Radio France Loire Océan. Il parle des débuts du mouvement punk "plus qu’un mouvement musical", "C’est surtout une attitude » Une séance de coiffure chez « Daniel coiffure » à Nantes. Emergence de groupes de rocks avec un extrait du groupe Les Atlantes à Nantes. Le fanzine « Gratte toi le cul » de Fred et JB à Nantes où se mêle chroniques de concerts et bandes dessinées. Interviews de Fred, de P’tit marin et JB sur meur liberté d’expression, ce qu’est être punk en 85.

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