Le 9 septembre 2016, les personnes détenues en prison à travers les Etats-Unis ont commencé la plus grande grève en milieu carcéral de l’histoire des USA. En Caroline du Sud, dans le Michigan, en Floride et à travers tout le pays, les prisonniers se sont constitués en groupe et ont débuté une campagne offensive contre les gardiens racistes, les balances, le personnel administratif et tout le système carcéral américain. Dépassant les séparations liées au confinement et aux origines raciales, ils ont collectivement refusé de travailler, non pas pour réformer le système pénitentiaire américain mais pour directement abolir leur statut d’esclave en prison. En solidarité avec les prisonniers qui risquent leur vie pour leur dignité, un piquet de grève mobile s’est constitué à Atlanta pour bloquer ceux qui bénéficient le plus du travail gratuit des prisonniers américains.

Marchant derrière une banderole et un sound system surpuissant, les manifestants se sont arrêtés dans diverses multinationales qui profitent du travail gratuit de prisonniers tel que Wendy’s, Macdonald’s, Starbucks et un entrepreneur majeur de prison américaine Aramark. Après avoir interrompu la routine habituelle de Wendy’s, un flic zélé a tenté d’utiliser sa voiture pour rouler sur les manifestants qui refusaient de se disperser.

Dans le Macdonald’s, les employés ont accueilli les manifestants en applaudissant, en chantant « Blacks live matter » (La vie des noirs compte aussi), en dansant au milieu du magasin et réclamant à leur patron une augmentation pour être payés $15 de l’heure. Personne n’a été scandalisé quand les manifestants se sont offert des boissons et des frites, ont entaillé les fauteuils du restaurant et ont recouvert les murs et les vitrines d’autocollants dénonçant l’esclavage en prison.

Quand la marche s’est approché du Starbuck, deux passants ont essayé de perturber le cortège en scandant des slogans réactionnaires. La foule n’a pas répondu à ces provocations et est entrée dans le magasin. C’est là que les deux hommes ont saisi une cafetière et ont jeté du café bouillant sur les manifestants tentant en vain de provoquer une bagarre.

A la sortie du magasin, trois personnes ont été interpellées par la police. Ils ont été emmenés au poste et sont inculpés de coups et blessures sur agents des forces de l’ordre, dégradation de biens privés, obstruction de la voie publique et menace terroriste.

Pour soutenir les prisonniers vous pouvez envoyer un don à : https://actionnetwork.org/fundraising/bail-out-prison-strike-supporters.