Le bon, la brute et la sauvage

Hier, Mardi 6 février 2018, un peu moins de 100 étudiants et membres du personnel de l’Université de Caen se sont réunis en Assemblée. Suite à celle-ci, agréablement perturbée par des lycéen-ne-s complices, un cortège est entré dans le Bâtiment A débrayer des amphis.

Le groupe permettant un départ depuis le Phénix à environ 200 afin de rejoindre le rectorat où un rassemblement de personnels du secondaire et de quelques lycéen-ne-s soutenait la délégation syndicale en audience. Arrivé devant les grilles du Rectorat de Caen, magnifique bâtiment cerné de murs et de grilles, la jeunesse découvrit un portail ouvert. Constatant ainsi que le geste posé la semaine dernière, consistant à forcer le portail, avait eu pour effet d’indiquer au Rectorat que nous ne resterions plus jamais au seuil.

Suite à la tribune syndicale, les lycéen-ne-s et étudiants appelèrent à partir en manifestation sauvage faire le tour de quelques lycées pour apporter le soutien à celles et ceux mobilisés et insuffler du courage à celles et ceux qui ne le sont pas encore. Le bon, comprendre ici le fonctionnaire d’Etat, frileux qu’il est de la transgression, ne suivit pas. Quelques enseignant-e-s du secondaire ont tout de même accompagné le cortège pendant que les drapeaux des syndicats enseignants continuaient de flotter devant la porte close d’une délégation qui aurait gagné du temps en envoyant sa lettre.

La sauvage, elle, n’a que faire du bon. Elle s’engouffre dans la rue caponnière, prend un virage serré à gauche à l’embranchement de la rue de Bayeux pour faire face à l’Église Saint-Nicolas. Le chemin semble être celui du Lycée Charles De Gaulle. Après quelques pirouettes exemplaires par-dessus les grilles, une porte s’ouvre à l’entrée principale. La foule s’engage, un lycéen fait obstruction avant de s’apercevoir qu’il est littéralement seul contre tous. Un zélé fonctionnaire, portant une blouse blanche et armé de feutres « velleda » vient tenter de repousser les manifestants, faisait preuve d’un peu de brutalité. Il sera raisonné : dans l’ordre des choses posé par la sauvage, l’ordre institué est la brutalité.

Grâce à une membre du personnel, la foule fait son tour dans l’enceinte et ressort dans le calme. À l’extérieur, les lycéen-ne-s de De Gaulle font de la résistance : ils ne souhaitent pas se faire sauvage. Il faut dire que l’erreur stratégique qui conduisit à rejoindre ce lycée est assez énorme : ce lycée est un des meilleurs de l’académie, il est fort à parier que la sélection intéresse peu les héritier-e-s. La sauvage abandonne la brute réalité de classe qui se dessine.

Quelques un-e-s rejoignent tout de même et le cortège part vers l’avenue du Canada, non, pardon, bifurque rue du docteur Reyer, continuant d’agacer terriblement notre chère A. des Renseignements Territoriaux. La stratégie de désescalade qui conduit à ne pas sortir les fourgons a au moins le mérite de conduire à des burn-out des agents du renseignement. Un prochain sujet pour Élise Lucet peut-être.

Le cortège repasse ensuite par le Campus 1 avec la volonté de se rendre dans les lycées à proximité de l’Université. Laplace, Dumont d’Urville, Victor Hugo. L’idée est ensuite de finir au Lycée Malherbe, à l’autre bout du centre-ville pour soutenir le blocage qui y a repris hier matin.

A suivre...

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