Soutien aux inculpés du 1er mai

La nuit du 1er au 2 mai 2018, sept personnes sont arrêtées et placées en garde à vue. Elles ont été mises en examen pour « dégradation en réunion », « participation à un attroupement formé en vue de la préparation de violences contre des personnes ou destruction ou dégradations de biens », « refus de se soumettre à des relevés signalétiques », « refus de se soumettre à des prélèvements d’ADN ».

L’instruction est aujourd’hui encore en cours, et les mis en examens ont été placés sous contrôle judiciaire par la juge des libertés. Ce contrôle judiciaire comprend : une interdiction pour les inculpés de se voir ou de communiquer entre eux, un pointage hebdomadaire au commissariat, une interdiction de quitter le territoire, l’obligation de fixer son adresse, l’obligation de suivi par le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP).

La disproportion de la réponse policière et judiciaire face à trois vitrines de banques ou de boutiques de luxes brisées trouve son fondement dans les évènements de la journée du premier mai. Face au fait que 15000 personnes dont 1500 masquées trouvent pertinent de déborder la traditionnelle manifestation syndicale, de s’affronter avec la police et de détruire des symboles du capitalisme, l’Etat ne peut qu’user de stratégies aussi habituelles que destructrices pour tous ceux qui relèvent la tête face à lui : criminalisation des manifestants par le biais de médias soumis puis répression judiciaire d’envergure.

La mise en place d’une enquête parlementaire, les déclarations de Gérard Collomb et les nombreux reportages autour des « Black Blocks » dans la presse ont été la première étape de ce processus de contre-offensive. Concernant les sept personnes arrêtées pendant la nuit, les journaux ont pu titrer dès le 3 mai sur leur mise en examen et ce en relayant la parole du parquet qui communique son envie de faire appel de la décision de la juge des libertés de la mise sous contrôle judiciaire : il requiert alors une mise en détention provisoire pour tout le temps de l’instruction. Une fois l’affaire médiatiquement retombée le parquet n’a pas cru utile de faire cet appel. Ça en dit long sur l’usage politique de la justice par l’Etat.

Le contrôle judiciaire est quand même très lourd. Pour une simple histoire de dégradation il est équivalent à celui des membres du groupe d’extrème-droite Action Forces Opérationnelles arrêtés en possession de 36 armes à feu et projetant des attentats contre des musulmans.

La séquence de communication politique étant finie avec la retombée de l’affaire Benalla (quoique, vous pouvez lire ceci sur Lundi.am), la séquence de la répression judiciaire va commencer. C’est pourquoi la Legal Team Rouen organise une soirée de soutien aux inculpés du 1er mai. Elle aura lieu le 19 octobre 2018 à La Conjuration des Fourneaux.

Pour voir les détails de l’évènement, cliquez ici.

La Legal Team Rouen

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