Tandis que l’ANDRA (l’agence pour la gestion des déchets radioactifs) s’entête à vouloir enterrer ses déchets à Bure. Quelques 3000 personnes se sont rejoint à Bar-le-Duc pour manifester leur détermination contre La Poubelle nucléaire et son monde.

Vers 15h, après tables rondes et pizzas à prix libre, le cortège se constitue sur le parking du Hall des brasseries, hiboux géants en tête. Les branchages surgissent de la foule, et les slogans retentissent à travers les voix. Pour avoir un déroulé plus précis de la manif :
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Mais cette manif a surtout été traversée par quelque chose d’unique, sans doute pas nouveau, mais inspirant.
Depuis la loi travail, ou même avant, dans les manifs urbaines, le cortège de tête, le black bloc (la frange la plus déterminée des manifestants se livrant à des actions empruntes d’illégalité) se constitue souvent en avant du cortège syndical. Ainsi, une séparation géographique se matérialise entre les manifestants.

Chez les hiboux de Bure, un black bloc s’est constitué au début mais s’est rapidement plus ou moins fondu parmi les manifestants, quand le cortège s’est aventuré dans la rue principale de Bar-le-Duc.
Ainsi, les flics disposés en sorte de haie d’honneur sur les trottoirs, galéraient grave à pouvoir agir. Parce qu’en effet, taper sur des manifestants à visage découverts et pacifiques ça fait un peu tâche devant les caméras...

En fait ce qui marchait là dedans, c’est qu’avec les pétages et repeignages de vitrines qui surgissaient de la foule, les manifestants sont restés très unis (y’a toujours un ou deux moustachus qui prenait les K-way noirs pour des fous qui niquent la manif, mais bon). Les manifestants, bien que différents (assoc’, syndicats, collectifs, radicaux) n’ont formé qu’un groupe, pluriel. La division n’a pas opéré ce jour là...

Des manifestants très divers se tolèrent les uns les autres, et tolèrent leurs modes d’actions (violents et non-violents). Pour rester des manifestants, ni des bons, ni des mauvais, comme voudrait essayer de nous injecter le gouvernement, et pour composer ensemble, le début d’une lutte prolongée. Et ça, c’est chouette ! (ou Hiboux ahah.)

Alors, ce mélange est-il souhaitable et envisageable dans d’autres manifs urbaines ? Est ce qu’un jour les gilets rouges de la céget’ crieront aussi « cassez-vous » aux flics ? Et est-ce que les K way noirs accepterons de patienter en attendant la fin des prises de paroles au camion-sono ? Ce ne sont que des questions, nullement des réponses.

En tout cas, si aujourd’hui la division entre (bons et mauvais) manifestants se crystalise dans beaucoup de manifs (urbaines surtout), elle vient bien souvent de l’Etat qui aimerait diviser pour mieux régner. Loupé ! Ça ne marche pas à chaque fois...

Soyons indiscernables, contre le nucléaire, la police, et leur monde.
Hiboux partout.