Plusieurs salariés des entreprises du secteur industriel et de distribution ont déjà invoqué leur droit de retrait ce matin, au motif que leur entreprise ne respectait pas les instructions de sécurité. Sont notamment concernées des entreprises comme La Poste à Lille, Mulhouse et Grenoble où les facteurs ont reçu en guise de kit anti-coronavirus « une bouteille d’eau, un paquet de mouchoirs jetables et un sac poubelle ».
- À Saint-Nazaire, inquiets, les salariés des Chantiers de l’Atlantique ont refusé d’embarquer à bord des paquebots en construction : « Salariés et sous-traitants, on est plus de 10 000 sur le site. Alors qu’on interdit les rassemblements, qu’on demande aux gens de rester chez eux et de ne même pas aller dans les parcs, ici on se côtoie tous. Pas de gel, pas de masques. »
- 150 ouvriers de General Electric dans la filière turbine à gaz à Bourogne (90) ont également exercé leur droit de retrait ce matin.
- Par ailleurs, plusieurs syndicats dont Sud et la CGT appellent les salariés dont l’activité n’est pas indispensable à exercer leur droit de retrait.
- COMMENT EXERCER SON DROIT DE RETRAIT ?
- Le droit de retrait s’applique en cas de « danger grave et imminent ». En conséquent, si votre entreprise ne respecte pas les recommandations des autorités sanitaires, vous pouvez légitimement exercer ce droit de retrait. Il vous suffit de notifier et de justifier votre droit de retrait à votre employeur à l’oral accompagné d’un témoin, ou de préférence par écrit (mails, sms...) pour en garder une trace. Néanmoins, il est fortement conseillé de vous tourner vers les organisations professionnelles de votre secteur d’activité pour être aiguillé dans votre démarche
- Si votre employeur ne conteste pas votre droit de retrait, vous continuerez d’être rémunéré normalement. En théorie, le droit de retrait ne requiert pas l’autorisation de votre employeur. Mais il convient d’être prudent, car bien qu’il n’ait pas son mot à dire au moment de votre mise en retrait, votre employeur pourra a posteriori contester la légitimité de votre retrait en l’assimilant à un abandon de poste et en vous poursuivant. S’offrent à lui la possibilité de vous sanctionner d’un avertissement, d’une retenue de salaire, voire d’un licenciement. Il vous incombera ensuite de contester sa décision en saisissant un juge prud’homal qui appréciera la légitimité du droit de retrait.
P.-S.
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