L’Autre Campagne

Avant nous, les Zapatistes

Un an avant les élections présidentielles du 2 juillet 2006, l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) lançait sa propre campagne, en marge de celle des candidats des trois principaux partis politiques mexicains1. Cette campagne, baptisée « l’autre campagne » (la otra campaña), prend son véritable envol, le 1er janvier 2006, alors que des délégués zapatistes sont sortis de leur retranchement dans la forêt lacandone pour amorcer une grande tournée des 32 États de la fédération des États unis du Mexique. Cette campagne est l’oeuvre, non seulement de l’EZLN, mais aussi d’une foule d’organisations sociales, politiques et autochtones. Elle demeure cependant l’initiative des Zapatistes qui avaient, lors de la publication de la Sixième déclaration de la jungle lacandone en juin 2005, lancé une invitation à une vaste campagne de consultation au niveau national, appelant à la participation de tous les mouvements de résistance, qu’ils soient autochtones ou non, désireux de modifier les rapports de pouvoir au sein de l’État mexicain.

Note d’Intention

En 2017 arrivent les élections. Cela ne vous aura pas échappé.
Ici, décidément, il n’en sera pas question. Pas de scoop. Pas de tableaux comparatifs. Pas de pronostics.

Parce que, décidément, cela ne nous concerne pas. On sait que ce qui va compter, pour de bon, c’est ce que l’on va faire et ce que d’autres feront.
Nos quartiers, nos campagnes, nos vies, nos métiers, nos luttes, personne n’est mieux placé que nous pour en parler. Nous nous refusons à être les cobayes des restructurations, des plans économiques et autres merdes à chiffres.
Nous vivons une vraie vie, nous avons droit à toute notre dignité, et nous savons tenir des discours. Nous avons notre mot à dire.

Depuis de nombreuses années nous nous organisons collectivement pour avoir nos vies en mains, pour avoir des lieux où travailler (à nos chroniques de radio, à nos productions-papier), des lieux où nous réunir plus ou moins publiquement, des lieux où inviter des gens, des lieux où produire de la nourriture, des lieux où rassembler de l’argent. C’est comme ça que nous construisons une vie possible.

Nous nous proposons, comme les Zapatistes avant nous, en cette sale époque de présidentielles, de partir faire l’Autre Campagne. Rencontrer ceux qui s’organisent ailleurs également, découvrir leurs luttes. Comme disait Marcos : c’est ensemble que nous devons avancer face à eux cette fois-ci.
Afin que nous nous comprenions mieux, que nous luttions les uns aux côtés des autres, que nous soyons moins isolés, mieux armés.
Ou aussi – ce n’est pas à nous de dire à quelle sauce nous voulons être mangés : nous avons mieux à faire.

Programme

Notre idée est de partir pour écouter ce qui est tenté ici et là, chez nous ou ailleurs, parfois loin et d’ouvrir un champ de perspectives.
[ Faudra nous écouter. Sur HdR (99.1 dans la région rouennaise ou en direct sur le net), chaque troisième samedi du mois de 17h à 18h30. Ou cliquer sur les liens qui seront mis sur https://a-louest.info ]

Ceux avec qui nous avons déjà discuté.
A Rouen, des initiatives existent depuis plusieurs années. L’équipe de la Rue Meurt sur HdR a invité ceux de la Ferme de l’Oseraie, de la Conjuration des Fourneaux et d’Au Fil du Bois. Cette fois-ci, il était question de comprendre comment, dans les domaines de l’agriculture, de la restauration et de la menuiserie, la constitution d’un collectif permet de sortir le travail de ses écueils habituels pour en faire une dynamique créatrice, combative et joyeuse. (lien ?)

Plus loin, ou d’un autre temps … ceux dont d’autres sont venus parler.
Raphaël Lebrujah est venu parler du processus révolutionnaire en cours au Rojava (Kurdistan). En Syrie, la minorité kurde lutte pour sa reconnaissance. Le PYD administre la région en y mettant en place une organisation basée sur un réseau d’assemblées. C’est ici https://a-louest.info/Processus-revolutionnaires-au-Rojava-Retranscription-049
Deborah Cohen est venue parler des luttes populaires à l’encontre d’un régime réactionnaire qui a pris le pouvoir pour écraser la Révolution française. Après avoir fait l’expérience de sa puissance, le peuple se retrouve très affaibli mais désireux de poursuivre son combat et cherche à se rebeller. Parmi ceux qui s’organisent, on peut observer différentes stratégies. C’est ici https://a-louest.info/Combattre-un-regime-thermidorien-Retranscription-050
Deux habitants de la ZAD sont venus parler de l’héritage des luttes paysannes dans le Loire-Atlantique et de comment celui-ci se prolonge dans l’occupation de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. https://www.facebook.com/notes/rouen-dans-la-rue/dun-héritage-des-luttes-paysannes-à-loccupation-de-la-zad-de-nddl-retranscriptio/1342000209155521

Ceux à qui nous projetons de rendre visite.
A Mellionnec, petit village de centre-Bretagne, on peut trouver un fournil en SCOP, une production de bière et limonade, un lieu de résidence pour cinéastes-documentaristes, des assemblées de village, des festivals de musique. Ici, les gens ont décidé qu’il leur revenait de faire vivre leur village sans rien attendre d’ailleurs.
Longo Maï est une coopérative européenne aujourd’hui basée dans une dizaine de lieu dans le monde. Cette expérience a commencé à Limans en 1973. Là-bas, dans un hameau, ils sont aujourd’hui une centaine à vivre une expérience communautaire en milieu rural, et à continuer de « refus[er] l’isolement et la soumission imposés par un monde gouverné par le profit, [porter] une parole libre et diverse pour réfléchir et discuter ensemble une nouvelle façon d’articuler les aspects sociaux, écologiques et économiques de la résistance et de l’utopie ». https://www.prolongomaif.ch/

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