Fantasio d’Offenbach mis en scène par Thomas Jolly
Le rideau se lève sur la capitale de la Bavière. La paix est déclaré entre Munich et Mantoue, la princesse bavaroise doit se marier avec le prince italien. La princesse n’en a pas très envie mais elle s’y résout : plutôt la paix que la guerre, plutôt son malheur que celui du peuple (et de son papa le roi). La pièce bascule quand arrive à la cour Fantasio, mauvais garçon endetté qui décide de devenir le bouffon du roi pour éviter ses créanciers. Fantasio et la princesse s’éprennent, évidemment. Fantasio chipe la perruque de l’italien et se retrouve en prison. Comment, un camarade en taule ? Il n’en faut pas plus à ses amis et au peuple pour s’insurger, sortir les bâtons, brandir les étendards noirs, et exiger sa libération sous peine d’émeute.
Joyeuse bacchanale, la pièce se moque de tous, des rois, des majordomes, des gardes et des soldats, mais aussi des pochtrons et des émeutiers. Bien sûr, la pièce ne prend pas la résistance au sérieux, et bien sûr, cela n’inquiètera pas les spectateurs en majorité issus de la classe moyenne. Mais ça ne fait pas de mal de rigoler. Et puis, la mise en scène de la révolte populaire est un signe des temps, d’hier et aujourd’hui : la pièce de Musset est adaptée par Offenbach en 1872, peu après la Commune de Paris. Et aujourd’hui, il faut le dire sans triomphalisme peut-être, nous vivons à nouveau le temps des émeutes.
Fantasio joue au théâtre des arts du 26 au 30 janvier.
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