À Rouen, le nombre de mineur.e.s isolé.e.s non pris en charge s’accroît depuis plusieurs mois. Entre mai dernier et leur expulsion mi-octobre, ces mineur.e.s isolé.e.s, comme leurs aîné.e.s (en tout, près de 180 exilé.e.s, dont presque 60 mineur.e.s), avaient pu trouver refuge dans un lieu ouvert dans une ancienne maison de retraite rouennaise, la Garenne. Ces enfants sont désormais à la rue, alors que leur sécurité devrait être assurée par l’ASE (Aide sociale à l’Enfance), gérée par le département.
Aujourd’hui mercredi 14 novembre, accompagné.e.s par plusieurs collectifs et associations, une vingtaine de ces très jeunes gens ont occupé pacifiquement un amphithéâtre de notre université. Ils demandaient juste à s’y mettre à l’abri en attendant que le département, les mairies, les services sociaux, trouvent une solution.
Le président de l’université les a fait expulser de sa propre autorité.
Nous, enseignants, étudiants, membres du personnel BIATSS de cette université, disons qu’une telle violence morale, qu’une telle indifférence à la souffrance et un tel mépris des droits fondamentaux des personnes, ne peut être accomplie en notre nom. Hugo Patinaux, enseignant dans cette université, a bien voulu rédiger dans l’urgence un texte exprimant notre position. Il convient de faire savoir à la direction de notre université que nous réprouvons absolument sa décision et les actions qui en ont découlé. Plus nous serons nombreux à manifester notre opposition, plus la direction sera à même d’entendre qu’elle serait bien inspirée de se rappeler qu’elle est censée représenter la communauté universitaire et ne devrait pas prendre des décisions aussi graves, et qui nous engagent tous moralement, sans consulter sinon sa conscience, du moins les personnels et les étudiant.e.s de l’université.
Si vous souhaitez participer à l’expression collective de cette indignation, vous pouvez signer le texte mis en ligne à cette adresse :
Compléments d'info à l'article