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Une nouvelle séquence
Ce qui fait rupture et nouveauté avec le mouvement des GJ, c’est que bon nombre de gens refusant la représentation (« on n’a pas à parler à notre place », « on peut dire nous mêmes ce que l’on veut » etc) ont mis en avant qu’il est possible et nécessaire de se présenter soi-même, physiquement, pour compter et exister, et que cela ouvre à une confiance en soi et aux autres, tous ceux avec qui on partage certaines préoccupations. Que cela se déroule aussi dans la durée (3 mois maintenant) n’est pas anodin. Une telle ténacité veut dire quelque chose : il y a volonté des gens à porter eux-mêmes leurs affaires, leur volonté, leur pensée.
Cela marque la fin de la légitimité de la représentation : toute la séquence où le parlementarisme était considéré comme le garant de la démocratie et sa seule forme possible se termine. Au contraire, la représentation parlementaire apparaît aujourd’hui pour ce qu’elle est : une façon d’opprimer les gens, d’imposer des choix contre eux, contre le bien public et l’intérêt général, et de le faire au nom de la défense de la démocratie et de la république : « le vote a eu lieu, vous devez accepter et vous taire, vos représentants savent ce qui est bien pour vous ». Avec le mouvement actuel, tout cela vole en éclats.
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