Certes, la mobilisation lycéenne est surtout dirigée contre « parcoursup » et contre la reforme du bac mais c’est évidemment aussi pour soutenir le mouvement des gilets jaunes ainsi que les lycéens blessés dans les autres villes de France qu’ils entament leur troisième journée de mobilisation à Rouen. On entend alors des slogans comme "Macron démission" au lendemain des annonces de Emmanuel Macron ou le sujet des réformes scolaires n’a pas été abordé.
Pourquoi se battre contre ces reformes ?
► Semestrialisation, démultiplication des filières et modularisation. Dès le deuxième semestre de seconde, les élèves devraient choisir en plus d’un tronc commun dit « Unité générale », des modules à la carte, appelés « Unité d’Approfondissement et de complément » comprenant majeure, mineure et mineure optionnelle, et se construire un parcours personnel de formation. Un temps « Unité d’Accompagnement » serait également consacré à la préparation de l’orientation ou de travail en groupes.
► Le baccalauréat serait lui aussi réformé avec deux modalités de validation : des épreuves terminales au nombre limité et un contrôle continu sur les classes de Première et Terminale. Sans s’engager, le rédacteur du rapport laisse la porte ouverte au Ministère en proposant 3 modalités d’organisation d’un nouveau bac.
Cette réforme, si elle a lieu, c’est l’avènement de l’auto-entrepreneuriat et de l’individualisation. Plus besoin de le démontrer, l’école est le premier lieu de reproduction des inégalités sociales. Avec cette individualisation des parcours, les déterminismes sociaux ne seront que renforcés : quand certain-es se retrouveront à faire des choix par défaut ou par goût, les élèves issus des classes les plus aisées et leurs familles choisiront les parcours les plus valorisés dans le modèle dominant. Ce projet est le pré-requis de la réforme de l’accès à l’université puisque le parcours des élèves est l’élément clé de la sélection via ParcourSup.
Les élèves seront chacun-e rendu-es toujours davantage responsables individuellement de leurs choix, de leurs parcours, de leurs « réussites » ou de leurs « échecs ». Les cadres collectifs de la construction de soi et sa force potentielle face à l’institution seront plus que mis à mal. L’élève deviendrait ainsi l’auto-entrepreneur de sa scolarité : c’est l’avènement du néo-libéralisme.
8H ça bloque un peu partout à Rouen et alentours et la bac est au tacquet pour empêcher les blocages, mais on a le nombre par endroits.
#MardiNoir #lycées à #Rouen : charge des policiers, la foule de lycéens s’enfuit et se regroupe à une centaine de mètres. Cordon en place après la barricade de poubelles enflammées. pic.twitter.com/Bv4Fz2R2uu
— simon louvet (@LouvetSimon) 11 décembre 2018
Petit Tuto pour enflammer une poubelle rapidement :
#MardiNoir #lycées à #Rouen : des poubelles incendiées grâce au combo briquet + aérosol. pic.twitter.com/NIG5y7SJ51
— simon louvet (@LouvetSimon) 11 décembre 2018
10H 1000 lycéens se sont retrouvés au Cours Clémenceau pour une balade en ville avec l’objectif de libérer leurs camarades des lycées non bloqués avec succès.
11H45 petite charge sur des flics en scooters pour mettre du baume au coeur, et quelques jets de projectiles sur la BAC devant le rectorat.
12H Fin de la manifestation pour aujourd’hui, la bac gaze et charge les manifestants qui se dispersent.
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