Mediapart et arte radio ont mis en ligne des enregistrements de la police rouennaise révélant un profond racisme, viscéral et dangereux.
Quiconque a déjà eu affaire à la police sait qu’elle est par definition raciste. Quiconque a déjà eu affaire à la police rouennaise sait que le racisme est son moteur, les bavures sont quotidiennes, et l’impunité la normalité.
Arte Radio et Médiapart diffusent des échanges entre policiers dans un groupe WhatsApp à écouter absolument.
Se décrivant dans le texte comme "Nous, les nationalistes racialistes", ils servent une loghorrée verbale raciste, antisémite, sexiste, etc. :
"Tu es une merde de gauche, tu mérites de mourir."
"Il va bien falloir éliminer ces fils de pute !"
"Ce pays mérite une guerre civile raciale, bien sale, il faut qu’ils crèvent ces chiens !"
Du tabassage d’adolesents en garde à vue dans les années 80 [1] à la mort d’Ibrahim Sy en 1994, la police rouennaise est depuis longtemps réputée pour ses méthodes répressives racistes.
Rappelons que pendant le confinement, un homme est décédé au commissariat Brisout de Barneville sans que jamais la cause du décès ne soit clairement énoncée, notamment par un rapport d’autopsie. Vous pouvez lire l’article ici. Un décès parmi les 12 qui ont eu lieu pendant cette période, entre les mains de la police en France.
Rappelons également que c’est encore la police rouennaise qui en janvier 2020, pendant une des manifestations contre la réforme des retraites, a fracassé le crâne d’un sexagénaire.
Notes
[1] Voici un extrait du journal : Le 28 février 1985, à Rouen, cinq jeunes pris en flagrant délit de vol font l’objet des jeux pervers de trois policiers au commissariat de Rouen. L’inspecteur Jean-Marie Dhesse, Pierre Bohers et Claude Pouchin vont humilier les 5 adolescents toute la nuit. Majid a du enduire le sexe de ses camarades au papier carbone « parce que les Arabes sont tous des pédés » dixit le commissaire. Brûlures occasionnées par un stylo que l’on fait tourner sur les doigts, etc. Ils sont examinés par un médecin qui constate de multiples ecchymoses et blessures. Le procureur demande une enquête auprès des services de police, sans résultat. Deux mois après les faits, les jeunes osent enfin porter plainte, soutenus par une association du quartier. Les trois policiers sont inculpés de « coups et blessures volontaires et d’attentat à la pudeur sur des mineurs ». À l’époque des faits, douze inspecteurs avaient été inculpés mais neuf d’entre eux bénéficieront d’un non-lieu. Procès le 17 décembre 87, les avocats des policiers parlent de machination gauchiste de la part de l’association, le but de l’opération étant de discréditer la police française et de l’empêcher de rentrer dans certaines cités, les blessures des jeunes, « une probable automutilation ». Ils demandent l’acquittement. Réquisitoire : quatre ans d’interdiction professionnelle pour J-M Dhesse, 12 à 14 mois de prison pour Pierre Bohers et 15 à 18 mois pour Claude Pouchin. Verdict : Claude Pouchin, 18 mois avec sursis ; P. Bohers, 12 mois avec sursis ; J.M Dhesse, 6 mois avec sursis et 3 ans de mise à l’épreuve ; 8 000 F de dommages et intérêts pour les familles.
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